© concombre

Du coin de l´oeil je vois ma mère reculer et partir en courant vers ce qui semble être une sale d'attente, pleurnichant à fort volume. Mes entrailles se serrent et se tordent, j´ai un très mauvais pressentiment. Pourtant, je devrais savoir, saisir ce qu'il va m'annoncer d'une minute à l'autre ... Je devrais peut être même tout de suite suivre ma mère et aller la consoler. Pourtant je reste là, stable, à fixer ce médecin qui secoue enfin sa grosse tête afin d'y ajouter encore un peu de silence pesant. - je suis désolé de vous l'annoncer ainsi, mais il fallait s'y attendre. Le silence est pesant, et j´ai l´impression que je vais trébucher et me heurter violemment contre le carrelage sous mes pieds. - votre soeur ... elle est décédée il y a environ une demie heure. Voilà, il était temps, le sol se dérobe sous mes pieds et ma tête heurte enfin le sol d´un claquement violent. Puis, plus rien.

J´ai un mal de crâne terrible et tout autour de moi est blanc. Suis je moi aussi arrivée au paradis ? Un sourire se dessine sur mes lèvres, doucement. Mon regard devient plus net et je vois ce magnifique jeune homme penché sur moi ... C´est forcément un ange n´est ce pas ? Pourtant, ma vue redevenant de plus en plus claire, il y a des détails étranges ... Je comprends doucement que je suis dans un lit d´hôpital. Peut être même celui où le corps de ma soeur jumelle était allongé il y a encore quelques heures ? Je hurle, je crie, je frappe et je pleure. Ma tete me fait si mal que j ai l impression qu´elle va exploser. Une infirmière arrive et le jeune homme me tient fermement les bras, en deux secondes je sens un piqure dans mon bras, puis le silence et le noir qui reprend le dessus.

Même réveil, quelques heures plus tard. Cette fois je me tais et l´ange est dos à moi, regardant par la fenêtre. Il se retourne alors que je tente d´étouffer un sanglot, et me lance un sourire triste et fatigué. Ses traits sont tirés et il a des cernes, de près il a une mine affreuse ... Elle est sûrement comparable à la mienne. C'est là que je reconnais l'ange ... c'était le petit copain de Lindsay, celui qui n'est pas venue la voir depuis des semaines car il ne supportait pas la voir dans cet état ... Face à la mort. Je le hais, et lorsqu'il s'approche de moi, je lui crache à la figure. Il me regarde et ne s'essuit même pas, abasourdit. Comment lui en vouloir ? C'était Lindsay la grande gueule à la chevelure flamboyante, celle qui avait besoin de rebeller et qui voulait prendre toutes les décisions en se plaignant de ce monde imparfait. Pourtant, c'est moi, la faiblesse incarnée, qui se retrouve seule à dix huit ans. J'aurais voulue la sauver de sa leucémie, j'aurais voulue lui donner ma vie et disparaitre à sa place.

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remedy fitch a écrit:

Très bon choix, de scenario.

Je confirme.
Bienvenue parmi nous, et merci encore. Je suis déjà ravie par le titre de la fiche, j'attends la suite avec grande impatience.